Formation des élèves-officiers, dits « cadets »,

de la Congrégation Armée du Salut en France

1 – Les objectifs et les principes de la formation : « De maître à disciple » (Mentoring)

Le niveau requis désormais pour devenir officier de l’Armée du Salut s’aligne sur le niveau demandé par le « William Booth College » à Londres, et correspond au niveau d’études secondaires IV (Baccalauréat ou équivalent). Sur présentation d’un dossier auprès du Service Formation, tests et délibération avec les membres de la Commission d'Évaluation du Territoire (CET), des dérogations exceptionnelles peuvent être consenties.

L’objectif de notre formation est de conduire les élèves-officiers à être rapidement autonomes, à une grande responsabilisation, à une foi plus mature, à une formation de terrain éprouvée, enfin à recevoir un socle de connaissances qui leur permettra dès leur consécration, de prendre en charge un poste.

Un officier accompagnateur suit régulièrement, selon une fiche de poste précise, chaque étudiant, dans le domaine spirituel, logistique et humain. Un engagement mutuel lie l’accompagnateur et l’étudiant. La pédagogie appelle à la responsabilité permanente de l’élève-officier et à l’auto-analyse critique de son travail. Il est amené peu à peu à penser et à agir par lui-même, selon les situations rencontrées.

2     – Intervenants dans la formation :

• - Les officiers de poste, les officiers locaux, les soldats et laïcs engagés, soit une équipe d’une trentaine de formateurs interviennent à différents niveaux :

  
  Cours et divers enseignements, tutoring et coaching sur le terrain, encadrement pour les études universitaires, aide pour des problèmes précis (orthographe et français) en cours individuels.
  

• - La communauté salutiste tout entière :

  
  Elle participe à cette formation qui est l’affaire de tous. Nous prions pour avoir des cadets. En conséquence, nous nous investissons dans leur formation…afin que notre prière prenne corps et se concrétise par un engagement actif et collectif de notre part. Nous « faisons Eglise » au travers de la formation des cadets : responsabilité individuelle et communautaire dans ce même projet.
  

• - Des réunions pédagogiques, ...

  
  Un suivi individuel des intervenants, la coordination des activités sur le terrain, le planning des cours salutistes donnés au Quartier général, le planning des cours donnés à l’Université (Faculté de Théologie et Institut européen en Sciences des Religions Paris-Sud-Sorbonne), sont coordonnés par la directrice du Service Formation qui, d’autre part, supervise les évaluations et les officiers-accompagnateurs à leur demande. Le cursus d’études est de deux ans à Paris, coupés par un stage pratique de 3 mois en immersion dans un poste. Sur le principe de la responsabilisation et de la confiance, chaque cadet s’autogère dans son programme hebdomadaire et dans ses tâches au quotidien (logement fourni par la Congrégation, repas, activités et cours, transports).
  

3 - Temps d’études incontournable : formation initiale.

Le cadet consacre en moyenne au moins 20 heures pour ses études par semaine : cours en présence, cours « in absentia » et travail d’études personnel.

• 1) Les connaissances théologiques

  
  seront acquises à la Faculté Libre de Théologie Évangélique FLTE (Vaux-sur-Seine et/ou Institut Biblique de Nogent). Les cours seront « in absentia », c’est-à-dire suivis par correspondance, dès la première année et durant la 2ème année de formation. Puis, en formation continue ponctuelle et en présence, après la consécration, sur une période de 5 ans, jusqu’à la nomination comme « Capitaine » (2 séminaires intensifs et internalisés à Vaux/Seine chaque année, de 15 jours l’hiver vers février, et 15 jours l’été en juillet). Ces études théologiques doivent, en principe, être sanctionnées à la fin du cycle, par l’obtention d’un diplôme validant les études suivies, diplôme adapté au niveau de chacun.
  

• 2) Les cadets sont inscrits à l’IESR (Institut Européen en Sciences des Religions, Université Paris-Sud-Sorbonne) :

  
  en vue d’obtenir le Diplôme Universitaire (D.U.) « République et Religions », qui est le diplôme obligatoire, pour permettre par la suite, en tant qu’officier, d’accéder à un ministère d’aumônier. Ce D.U. doit être validé dès la fin de la 1ère année de formation à l’issue d’un examen académique. En cas de non obtention de ce diplôme, une session de rattrapage a lieu en septembre de l’année suivante et l’étudiant qui n’a pas donné satisfaction se trouvera dans l’obligation de repasser cette épreuve de rattrapage. Les cours auront lieu 3 soirs/semaine, ainsi que quelques samedis toute la journée, entre octobre et juin.
  

• 3) Des cours complémentaires spécifiques et salutistes

  
  Ils sont dispensés à Paris, par des officiers et des formateurs extérieurs durant les 2 années de formation initiale : dogmatique, histoire de l’Eglise et de l’Armée du Salut, identité et esprit salutiste, ordres et règlements/principes et méthodes, missiologie.
  

 4 – Temps réservé aux activités de terrain (Théologie pratique)

• En dehors du temps d’études, ...

  
  le cadet sera disponible pour les activités de terrain, fixées à l’avance avec les officiers et/ou officiers locaux des postes.

  L’officier accompagnateur discutera avec lui de son planning prévisionnel l’aidant à hiérarchiser l’urgent, l’important, l’obligatoire, le superflu et l’imprévu. Des auto-évaluations « à chaud », remplies par la personne qui a partagé son savoir-faire, sont faites immédiatement après les exercices pratiques. L’étudiant en tiendra compte pour évoluer, s’améliorer, devenir compétent.

  Le cadet accepte de travailler (temps d’études + temps au poste + déplacements extérieurs) au minimum 9 heures par jour, et six jours/semaine, conformément au contrat moral (document signé par ailleurs).
  

5 – « Grandes évaluations » : points de repères vers la consécration

• Le temps ...

  
  mis à part pour l’évaluation est capital. Il fait partie de la structuration personnelle du cadet. En dépendent son évolution à venir, sa capacité de résilience future, sa possibilité de se réajuster et de croître intérieurement.

  L’évaluation se déroule sur les deux ans de formation, sous forme de trois modules et entretiens confidentiels, de chacun une demi-journée au moins. C’est une évaluation partagée entre le cadet et l’officier accompagnateur. Ce qui sera écrit par l’officier accompagnateur sera partagé avec le cadet et réciproquement.

  Ces trois rendez-vous sont précédés d’un travail de réflexion et de rédaction assez conséquent, tant de la part du cadet que de la part de l’officier accompagnateur. In fine, ce sont plusieurs pages confidentielles et rédigées qui apparaissent et donnent une vue d’ensemble ponctuelle de ce qui est vécu, sur un temps donné assez long, et dans tous les domaines.

  NB : l’évaluation est conduite par une grille de questions établies sur le modèle utilisé par le « William BOOTH College » de Londres.
  

Les valeurs demandées à chacun, formateurs comme cadets, durant toute cette formation sont une attitude de respect, d’estime et de confiance réciproques.

Programme d'enseignement et intervenants :

L’enseignement de répartit en 6 pôles majeurs. Les grandes évaluations porteront sur ces 6 pôles. Il est nécessaire d’avoir validé ces 6 domaines de compétence pour être consacré.

• 1) Module Armée du Salut :

  
  - L’identité salutiste : les doctrines, un héritage vivant ; la spécificité salutiste, réflexion sur l’Ecclésiologie salutiste, les sacrements, le ministère (pastoral) féminin ; sotériologie et sanctification ; banc de la Grâce, amener une personne au salut. (Intervenantes : Cathy SERY-NAUD, Lte Marie-Eve BÖSIGER).

  - L’esprit salutiste : ordres et règlements pour soldats (Lt Matthieu BÖSIGER).

  - Histoire de l’Armée du Salut (Sgt Marc MULLER).

  - Cours d’Etat-Major : Organisation de l’Armée du Salut nationale et internationale, ordres et règlements pour officiers, principes et méthodes, législation Congrégation/Fondation ; histoire de la mise en œuvre de la Fondation (Colonel Alain DUCHENE).

  - Principes et méthodes dans la vie de l’officier : le culte, le cérémonial, la vie de l’officier et ses réalités, le programme du poste (Col. Eliane NAUD).

  - Cours donnés par les Services du QGT (Finances ; Immobilier ; Assurances ; Communication ; Direction de la Fondation, Service de l’Accompagnement spirituel, Ministères Féminins, Service Jeunesse…etc.).
  

• 2) Module Matières bibliques et vie spirituelle :

  
  - Histoire de l’Eglise (Mme Claude MARTINAUD).

  - Annonce de la Parole : homilétique, herméneutique et exégèse, communication, construire et donner une étude biblique, les différentes versions de la Bible et Canon des Ecritures (majors Jean OLEKHNOVITCH et Anne THÖNI, Mme Katie BADIE/FPF, Lte Marie-Eve BÖSIGER/ABF)

  - Apologétique (major Jean-Paul THÖNI)

  - Christologie. Prophétisme. Histoire du peuple avant et après le schisme (Mme Claude MARTINAUD)

  - Epître aux Romains et Genèse (Mme Claude MARTINAUD)

  - Cours bibliques in absentia (avec tuteur) à la FLTE (Faculté Libre de Théologie Evangélique de l’Etablissement universitaire privé sous contrat de Vaux sur Seine/IBNogent) afin de compléter le programme déjà mis en place en interne.

  - Spiritualité et Vie spirituelle (major Jean-Paul THÖNI + autres intervenants).
  

• 3) Module « Sciences humaines »

  
  - Cours d’intégration ; méthodologie ; gestion du temps ; organisation des études ; gestion de la vie de l’étudiant et de la vie de l’officier ; prendre soin de soi-respect de soi (major Anne THÖNI).

  - Psychologie et relation d’aide ; accompagner la personne souffrante ; soins pastoraux ; accompagnement spirituel ; accompagnement en aumônerie. L’aumônerie dans La Fondation (majors Anne THÖNI et JC NGIMBI).

  - Leadership : leadership en ultra modernité ; diriger selon les principes bibliques (major Anne THÖNI, Jonathan WARD, Claude et Edith GRANDJEAN).

  - Introduction au monde contemporain, la modernité, la post-modernité et l’ultra-modernité (Claude MARTINAUD).
  

• 4) Module MISSIOLOGIE :

  
  - Histoire des missions ; évangélisation (techniques); nouvelle évangélisation dans un monde en ultra modernité ; croissance de l’église; implantations d’églises ; missiologie en milieu urbain ; groupes de maisons (major Patrick MARCH).

  - Relations œcuméniques et interreligieuses (major Anne THÖNI/Jane STRANZ-FPF).
  

• 5) Module de Théologie pratique/exercices de « champ de bataille »

  
  - Dans les postes : les Officiers et leurs équipes (OL, soldats et laïcs).

  - Service du Bénévolat (major D.GLORIES) et social de proximité (Direction de la Fondation) avec les équipes de salariés et bénévoles.
  

• 6) Module universitaire

  En vue de l’obtention du D.U. « République et Religions ».

  - Cours du soir et samedi en journée à la Faculté Jean Monnet-Paris Sud-Sorbonne (150 heures de cours d’octobre à Avril).

  Matières étudiées : Liberté religieuse et Laïcité. Histoire des régimes d’organisation des religions dans l’Etat, du 18^ème au 21^ème siècle. Les personnes, la famille, les couples, les enfants : législation sur la liberté religieuse. Introduction à l’étude des grandes traditions religieuses. Droit administratif des cultes. Droits fondamentaux et Liberté religieuse. Sociologie des religions. Institutions publiques de la France. Religion et vie de l’entreprise, droit pénal et droit des étrangers. Histoire du pluralisme religieux dans les Etats, Europe, Méditerranée, du 16^ème au 21^ème siècle.

  
  

Exemple de présentation d’un cours :

• Canevas de cours pour l’Ecole de Formation

  Histoire de l’Armée du salut

  Session Les Messagers de l’Évangile (2016-2018)

  Marc Muller

  Introduction et objectifs

  Cette série de cours a pour but d’appréhender l’histoire de l’Armée du salut depuis ses origines, au milieu du XIX^e siècle, à nos jours.

  Il n’y a pas lieu de former des historiens, mais il s’agit pour les futurs officiers de l’Armée de salut :

  1.  D’assimiler ou améliorer une identité salutiste historique ;

  2.  De susciter leur intérêt à l’histoire du mouvement ;

  3.  D’exercer une lecture critique (épistémologique) de la culture salutiste ;

  4.  D’être en mesure de transmettre les fondamentaux de l’histoire salutiste.

   

  Mise en œuvre

  En plus d’une session de cours collectifs, un travail individuel de recherche et de rédaction d’un mémoire permettra de répondre aux quatre points exposés ci-dessus. Ce travail personnel devrait être organisé par le cadet sur les deux ans de son cursus de formation :

  -  1^re année : définition du sujet d’étude, puis recherche et critiques des sources (archives, témoignages, bibliographies…) ;

  -  2^de année : mise en relation des faits historiques (contexte et causalité) et rédaction.

  Des cours communs se tiendront durant la 2^de année de formation à l’issue des cours d’histoire de l’Église, permettant ainsi d’inscrire l’histoire salutiste dans la chronologie générale.

  À toutes les étapes de son travail collectif ou individuel, le cadet est encouragé à exposer sa méthodologie (recherche puis écriture) auprès de ses formateurs, afin :

  -  d’éviter l’équivoque ou le hors-sujet ;

  -  de définir les sources documentaires ;

  -  de bénéficier d’une orientation bibliographique.

  À cette fin, une réunion-bilan des devoirs réalisés pour le « Cours Catherine » pourra servir de base aux travaux futurs.

  Le suivi du travail personnel pourra se faire sous forme d’entretien individuel suivant les besoins du cadet.

   

  Cours

  Les deux parties suivantes restent une introduction avancée présentée en cours collectif.

  1.  L’Armée du salut : origines, organisation et développement international.

  1.1.  Présentation du contexte économique, social et religieux de l’Angleterre durant la Révolution industrielle.

  1.2.  Biographies de William & Catherine Booth.

  1.3.  De la Mission chrétienne à l’Armée du salut, mise en place d’une structure.

  1.4.  Développement international : les modes de diffusion du concept salutiste.

  Temps de cours prévu : 12 heures

  2.  L’Armée du salut en France et en Belgique.

  2.1.  Présentation du contexte économique, social et religieux de la France sous la Troisième république.

  2.2.  Implantation de l’AS en France et dans les « pays latins » (Belgique, Suisse, Italie).

  2.3.  Développement de l’œuvre en France et en Belgique, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

  2.4.  Mutations du mouvement des Trente Glorieuses à nos jours.

  Temps de cours prévu : 2x12 heures (soit 24h) sous forme de séminaires groupés.

   

  Évaluation

  -  Rédaction d’un mémoire d’une vingtaine de pages (min.) exposant un point d’histoire de l’AS en France et/ou en Belgique.

  -  Soutenance orale du mémoire en fin du cycle d’Ecole de Formation.

  Bibliographie et ressources

  DELCOURT, Raymond. L’Armée du salut. Paris : Presses universitaires de France, 1988. 127 p. ISBN 2-13-042078-8

  Bibliothèque de la Société d’Histoire du Protestantisme français (BSHPF) : http://www.shpf.fr

  Bibliothèque de l’Institut protestant de théologie (IPT) : http://www.iptheologie.fr

  Bibliothèque publique d’information (BPI) : http://www.bpi.fr

  Catalogue du Système Universitaire de Documentation (SUDOC) : http://www.sudoc.abes.fr